La musique vocale de Brahms, sous la direction attentive de Léo Warynski, parle au cœur autant qu’à l’esprit.

14/03/2021
Olyrix - José Pons
Liebeslieder Walzer

Ce nouveau programme de l’Ensemble vocal Les Métaboles dirigé par Léo Warynski, entièrement consacré à Johannes Brahms, présenté en avant-première en septembre dernier en l’Abbaye de Royaumont (lieu privilégié de résidence de ces musiciens et chanteurs) revient, Salle Cortot et en streaming :

Avec les Liebeslieder Walzer de Johannes Brahms, Léo Warynski ouvre une nouvelle page plus romantique au sein de la programmation déjà riche de son ensemble vocal Les Métaboles. Il a souhaité pour ce faire mettre en valeur un piano à queue de Johann Baptist Streicher datant de 1847, aimablement prêté par La Nouvelle Athènes, Centre des Pianos Romantiques. Cette marque de piano était la préférée du compositeur, qui a beaucoup écrit et joué sur cet instrument durant sa période de maturité artistique, ceci jusqu’à sa disparition en 1897. Sur ce projet, Léo Warynski a collaboré avec deux pianistes spécialistes de l’interprétation sur piano d’époque, Yoan Héreau et Edoardo Torbianelli, ce dernier malheureusement retenu en Italie du fait des contraintes sanitaires est remplacé par le jeune et talentueux chef de chant Benjamin d’Anfray actuellement en résidence au sein de l’Académie nationale de l’Opéra de Paris. L’entente artistique des deux pianistes, qui jouent donc à quatre mains, apparaît idéale et particulièrement flagrante. Sur cet instrument qui résonne de façon toute particulière au sein de la petite Salle Cortot, conçue toute en bois, loin du flamboiement des pianos de concert modernes, les Liebeslieder Walzer pour 8 solistes vocaux, se parent d’une authenticité basée sur l’émotion première et sur la saveur de l’essentiel. Les voix se mêlent et se démêlent dans un camaïeu de couleurs et de timbres, ce dans une intimité propice et presque bienveillante. La musique vocale de Brahms, sous la direction attentive de Léo Warynski, parle au cœur autant qu’à l’esprit.

En première partie de soirée, l’émotion déjà démontre sa présence avec deux canons de l’opus 113 (7 et 13) durant lesquels les solistes vocaux font preuve d’une maîtrise complète et d’une qualité d’ensemble de premier plan, aspects significatifs renforcés par l’interprétation a cappella du Weltliche Gesänge (chants profanes) opus 42. Les Danses hongroises 1 et 2 pour piano à quatre mains et plusieurs courtes Valses de Brahms tirées de l’opus 39 complètent une soirée de qualité qu’il est possible de retrouver, soit sur la plateforme en ligne Recithall ou au Floréal Musical d’Épinal le 21 mai prochain.